Face à la crise sanitaire que nous traversons depuis l’année dernière, plusieurs entreprises ont dû ajuster leurs modes de travail et leurs organisations afin de s’adapter aux décisions prises par le gouvernement pour garantir la sécurité de tous. Le télétravail, présenté anciennement comme un avantage, est devenu une norme, voire une obligation.
Bien qu’il apporte plusieurs avantages aux employés (gain de temps, flexibilité, moins de transports…), ce nouveau mode d’organisation n’est pas garant du bien-être au travail. Selon un sondage réalisé par le cabinet Empreinte Humaine en fin 2020, l’état psychologique des salariés Français est au plus bas depuis le début de la crise. 50% des salariés sondés sont en risque de dépression, contre 31% en fin Mai 2020. Les salariés de moins de 29 ans sont les plus touchés avec un taux de détresse psychologique de 70%.
Dans cet article, je vous livre 5 conseils et des astuces pratiques afin d’améliorer votre bien-être en télétravail.
Sommaire
S’écouter, s’écouter, s’écouter !
Le premier conseil et le plus important est d’être à l’écoute de soi !
Notre système nous envoie sans cesse des messages, des signaux sur son état, ses besoins et ses limites. Il est de notre devoir de les accueillir, les accepter et d’en prendre acte avec bienveillance et sans le moindre jugement.
Nos émotions sont en l’occurrence un précieux guide dans la vie. Elles nous orientent et nous aident à nous adapter à notre vie en prenant en compte nos besoins. Elles ne sont ni bonnes ni mauvaises. Elles sont naturelles et nécessaires à notre existence.
Il est grand temps pour nous de les apprivoiser et d’apprendre à les utiliser à notre service. Voici quelques astuces :
Vérifier la météo interne
Prendre quelques minutes une à deux fois par jour pour faire le point sur la météo interne. Ensoleillé ? Pluvieux ? Nuageux ? Accueillir l’état émotionnel avec bienveillance sans forcément vouloir le changer. Il est important de garder à l’esprit que tout état émotionnel est passager, de la même manière que les tempêtes, les pluies ou les nuages sont passagers.
Identifier les messages cachés derrière les émotions
Grâce à l’entrainement et à l’écoute bienveillante, nous pouvons développer cette compétence essentielle à notre réussite. Nos émotions cachent des besoins et des limites que nous avons l’obligation de respecter. Voici un exercice utile pour analyser et comprendre ses émotions :
- Installez-vous dans un endroit calme et confortable muni d’un papier et d’un crayon.
- Prenez le temps de vous détendre et de vous centrer sur vous-même grâce à la respiration.
- Une fois détendu, essayez de remémorer les évènements qui ont généré une forte émotion chez vous (positive ou négative).
- Complétez le tableau ci-dessous pour chaque fait et chaque émotion ressentie :
Voici un exemple :
Il n’y pas de bonne ou de mauvaise réponse. Ecoutez, écrivez et acceptez tout ce qui traverse votre esprit.
Pratiquer la méditation une à deux fois par semaine
La pleine conscience ou mindfulness est un état de conscience, de calme et de sérénité où l’attention est entièrement portée sur l’instant présent. La pratique de la méditation permet de maîtriser au fur et à mesure le flot de pensées, de réduire le niveau de stress et se connecter à soi dans l’ici et le maintenant. Pour commencer, voici le lien vers une méditation guidée pour lâcher prise.
Des journées de travail limitées dans le temps
- Je vérifie rapidement si telle personne a répondu.
- Je dois absolument terminer ce document pour avoir plus de temps demain !
- Encore une longue journée de travail devant moi !
Des phrases que nous nous sommes tous répétés à un moment ou à un autre de notre journée de travail. Le problème n’est pas l’exception mais la règle. Il est normal d’avoir de temps en temps des journées de travail à rallonge. Le problème se pose lorsque cela devient une habitude. Nos capacités cognitives, physiques et psychologiques sont alors mises à rude épreuve et notre équilibre personnel risque d’en payer le prix.
En télétravail, et en raison de l’absence de la coupure due au trajet entre le lieu de travail et chez soi, le risque d’enchaîner les longues journées de travail est plus important. Une surveillance plus rigoureuse du rythme du travail est nécessaire. Voici quelques astuces :
S’engager dans des activités avec d’autres personnes (amis, conjoints, enfants, proches…)
Notre engagement auprès des autres nous pousse souvent à tenir nos promesses. Par exemple : regarder un film en famille, apéro avec des amis, ateliers de lecture ou d’écriture…
Se fixer des objectifs dans ses activités personnelles et s’engager à les respecter
L’idéal est de mettre en place un planning incluant les activités personnelles et professionnelles. Par exemple : lire un livre en 3 semaines et en faire un résumé à un ami, réaliser un tableau de peinture et l’offrir à un proche….
Se féliciter pour toute journée de travail respectée
Se remercier quel que soit le résultat et ne pas abandonner à la première erreur. Notre cerveau a besoin d’un temps d’adaptation. Il est important de prendre cela en compte.
Des journées de travail rythmées et ritualisées
En télétravail, tout se passe chez nous ! Parfois au même endroit. Ce qui risque de porter préjudice à notre cerveau qui peut avoir du mal à se repérer. La meilleure solution pour y remédier consiste à mettre en place des rituels. Ces derniers permettent à notre système de reconnaître le début et la fin de chaque activité :
Aller marcher
Marcher 10 ou 15 minutes avant ou/et après la journée de travail. Si possible même pendant la pause déjeuner.
Faire des pauses
Prendre le temps de boire son café, de parler à un proche, son conjoint, d’appeler un ami ou un collègue pour prendre de ses nouvelles. Vous pouvez par exemple bloquer les créneaux sur votre agenda afin de ne pas être perturbés.
Faire des exercices de respiration
Pas le temps de prendre une bonne pause ? 5 minutes de respiration 3 fois par jours peuvent améliorer la fréquence cardiaque et baisser la tension et le stress dans le corps. Une simple recherche sur Google vous proposera des centaines d’exercices de respiration. Par exemple : inspirez pendant 4 secondes, bloquez pendant 4 secondes et expirez pendant 6 secondes.
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Des journées de travail organisées et planifiées
Vous est-il déjà arrivé de fixer des objectifs en début de semaine et n’en atteindre aucun en fin de semaine ? La frustration ! Si cela vous arrive souvent, il est probable que vous soyez portés par la vague de l’urgence.
Voici quelques astuces pour éviter de rentrer dans le cercle vicieux de l’urgence.
Planifier sa semaine et ses journées en utilisant la matrice d’Eisenhower.
La matrice « urgence / importance » d’Eisenhower vous permet de planifier vos tâches en tenant compte de ces deux paramètres. L’idée est de classer les sujets en 4 catégories :
- Urgent et important : A traiter en priorité
- Non urgent et important : A planifier
- Urgent et non important : A déléguer
- Non urgent et non important : A remettre à plus tard
Le fait de positionner les sujets dans la matrice permet déjà de prendre du recul et de sortir de la vague de l’urgence qui peut facilement vous noyer. La semaine et la journée sont organisées en fonction de cette matrice.
Limiter la To-Do list
Cette fameuse liste interminable ! Limiter la to-do list quotidienne à 2 ou 3 objectifs majeurs et réalistes permet de s’y tenir et d’éviter le sentiment de frustration que l’on peut avoir en fin de journée.
Demander des priorisations au management
Il nous arrive à tous d’avoir des urgences à gérer dans la journée. A force, tout peut devenir urgent. Si besoin, il ne faut surtout pas hésiter à se référer au management. Revoir les objectifs à la baisse peut aussi être une solution !
Relativiser, prendre du recul, lâcher prise
Projet, budget, livraison, retard, deadline, atelier, incident, urgence…Charge mentale, angoisse ! Il nous arrive parfois de nous sentir dépassés par tout ce qui se passe autour de nous. Une angoisse pour la suite des événements s’installe et avec elle tous les symptômes physiques et psychiques. De plus en plus fébriles, nous nous sentons incapable d’affronter le futur. Mais est-ce vraiment aussi grave ? La prise de recul et le lâcher prise sont des compétences essentielles à notre survie en ces temps de rapidité, d’efficacité, de productivité.
Ecrire. Le meilleur remède
L’écriture permet de mettre de l’ordre dans les idées et de porter un autre regard sur nos ressentis et sur les événements que nous vivons. Une prise de recul à la fois forcée et subtile. Idées, émotions, ressentis, tout est autorisé. L’écriture permet de calmer le tourbillon de pensées (surtout négatives).
En parler
Au management, aux collègues ou à un proche. Cela permet de mettre des mots sur les maux, d’organiser les idées et d’avoir un regard externe sur la situation. Attention cependant à bien choisir les personnes à qui en parler. Il ne faut surtout pas d’éléments qui nourrissent votre peur. Une analyse objective des événements est préférable.
Méditer, marcher, faire du sport, faire une activité…
La méditation, la marche le sport où le fait d’être actif en général sont également des astuces qui permettent de poser l’attention sur autre chose et de ne plus rester focalisé sur les événements en cours.
Faire confiance à son soi de demain
Portés par l’angoisse de ce qui pourrait se produire, notre cerveau a tendance à imaginer tous les scénarios possibles et souvent les pires. Faire confiance à son soi de demain permet de couper le circuit du cerveau en lui disant : « Je sais que tu as peur. Mais je me fais confiance et je sais que mon moi de demain gérera au mieux la situation. »
Rédactrice : Dounia MIKOU