La violence au travail est un fléau qui prend plusieurs formes : Harcèlement, brimades, menaces, abus de pouvoir , etc. Ces agissements agressives touchent particulièrement certains secteurs d’activités. Les statistiques révèlent que les femmes sont plus victimes de violence que les hommes. Ces attaques génèrent beaucoup de stress et de souffrance au travail. Cela affecte énormément le milieu professionnel et a des répercussions très néfastes sur le bien-être, la santé, et les relations professionnelles. Pourtant, plusieurs efforts sont menés pour pallier ce fléau et aider les personnes à affronter la violence au travail.
Dans le présent article, je vous parle de la violence au travail, ses manifestations, ses causes et ses conséquences. Je mets surtout l’accent sur les mesures de prévention et de défense et je termine par des conseils pour mieux faire face à la violence au travail.
Qu’est-ce que la violence au travail ?
L’Organisation Internationale du Travail (OIT) définit la violence au travail comme « toute action, tout incident ou tout comportement qui s’écarte d’une attitude raisonnable par lesquels une personne est attaquée, menacée, lésée ou blessée, dans le cadre ou du fait direct de son travail. » Nous retenons par cette définition que la violence au travail est basée sur le comportement abusif, la menace, et l’attaque. En outre, la violence au travail peut se manifester dans deux différents cadres.
1- Le cadre de manifestation de la violence : interne ou externe au milieu professionnel
La violence manifestée entre les travailleurs (personnel d’encadrement inclus) est qualifiée de violence au travail interne. Lorsqu’elle s’exprime entre travailleurs (personnel d’encadrement inclus) et toute autre personne présente sur le lieu de travail, on parle de violence au travail externe.
2- Le lien entre la violence et le harcèlement au travail
La définition de la violence au travail spécifie le terme de comportement abusif qui couvre toutes les formes de harcèlement. En effet, le comportement abusif exprime tout acte non raisonnable et implique l’usage de force physique ou de pression psychologique. Dans ce sens, nous pouvons noter les types de harcèlement tels que : le harcèlement moral, sexuel, racial, et les brimades. Le harcèlement constitue donc une manifestation de la violence.
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Manifestations, causes et conséquences de la violence au travail
La violence au travail se manifeste dans tous les secteurs d’activités. Cependant, il existe des secteurs où ce fléau est plus répandu. Nous notons par exemple, les institutions de soin de santé, le secteur de la sécurité (la police, agence de sécurité ou de correction), etc.
1- Les manifestations de la violence au travail
De façon générale, la violence au travail s’exprime de diverses manières et peut être opérée dans le cadre interne ou externe au milieu professionnel. Il peut s’agir :
- d’une agression physique (se faire lancer un objet, se faire cracher dessus, se faire pousser ou frapper, etc.) ;
- des injures verbales ;
- de l’intimidation (subir de l’humiliation ou se faire ridiculiser, se faire montrer le poing, etc.) ;
- du harcèlement moral ou sexuel (subir des attouchements sexuels, se faire dénigrer et dévaloriser, etc.) ;
- de la discrimination liée à la religion, la race, le sexe, le handicap.
2- Les causes de la violence au travail
Dans le but de pouvoir prévenir et affronter la violence au travail, il est important de savoir les principales causes et les facteurs de risques contributifs. En effet, la violence au travail peut provenir de plusieurs sources. Elle peut résulter des circonstances de travail, de la nature des relations professionnelles, et de l’organisation de la structure. En outre, les facteurs individuels, situationnels, organisationnels, et sociétaux peuvent contribuer à l’émergence de la violence au travail.
- Facteurs individuels
Il s’agit des caractéristiques telles que : le sexe, l’âge, l’état civil, le niveau d’étude, la personnalité, le type de contrat de travail, l’expérience, etc. de la personne auteur de l’acte. En outre, les facteurs individuels peuvent aussi s’appliquer à la personne victime de l’acte.
- Facteurs situationnels
Le présent facteur prend en compte la situation de travail. Cette dernière peut définir le cas d’un travail :
- solitaire et de nuit (chauffeur de taxi, de bus, et autres types de commerce) ;
- en contact avec le public (service de soin de santé, hôtels, restaurants, etc.), de travail insécurisé ;
- nécessitant le contact avec des personnes en détresse ;
- où l’effectif des hommes et des femmes est inégal, etc.
- Facteurs organisationnels
Le facteur organisationnel implique l’organisation globale au sein de la structure. En effet, il peut s’agir :
- d’une mauvaise organisation de travail (surcharge de travail, travail réparti de façon inéquitable, etc.) ;
- d’un climat de travail non paisible, avec une situation de stress qui se présente, etc.
- Facteurs sociétaux
Les facteurs tels que : le changement économique, le changement social rapide, le niveau de crime violent, etc. influencent l’ampleur de la violence.
3- Les conséquences de la violence au travail
La violence dans un environnement de travail entraîne des dommages considérables (santé, sécurité, relations professionnelles) au niveau des victimes. Les victimes d’une violence au travail y compris les témoins peuvent avoir des troubles physiques ou psychologiques graves. Par ailleurs, les conséquences de cet acte peuvent franchir le cadre professionnel et affecter la vie sociale et familiale de la victime ou du témoin.
En effet, la violence psychologique engendre la baisse du moral du travailleur et de sa satisfaction, ce qui peut augmenter le taux d’absentéisme, et susciter des envies de démission. Cela étant, la productivité de l’entreprise se réduit, la qualité de travail devient faible. La situation économique de l’entreprise et sa réputation sont donc affectées.
Prenons l’exemple d’une institution de santé. Lorsqu’une situation de violence se présente, les travailleurs sont non seulement victimes, mais aussi les patients sont impactés. En réalité, un agent de santé victime d’une violence au travail devient vulnérable et peut commettre des erreurs médicales graves. Cela met en danger la santé des patients qui n’hésiteront pas à changer de lieu de soin de santé pour leur bien-être.
Conscient des effets négatifs de ce fléau, il est nécessaire d’apporter des solutions adéquates pour prévenir ou affronter la violence au travail.
Quelles sont les mesures de prévention contre la violence au travail ?
Le phénomène de la violence au travail constitue un acte vicieux qui a des répercussions non seulement sur les travailleurs, mais aussi sur l’entreprise, et la communauté sociale. Après avoir identifié les causes et les facteurs contribuant à son ampleur, il est important de définir des solutions pour prévenir ou affronter la violence au travail. Voici quelques apports de solutions préventives :
1- Le renforcement des syndicats
Les organisations syndicales jouent un rôle important dans la lutte contre la violence en milieu professionnel. Les syndicalistes ont pour objectif principal d’assumer la protection de l’intégrité morale et physique de leurs collègues. Par ailleurs, pour les renforcer, il serait utile d’instaurer un service de conseil et de soutien moral aux travailleurs victimes de violence. En outre, il faut :
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- Accompagner les syndicats dans l’établissement d’un processus visant à soutenir la liberté d’association et le droit à la négociation collective. Cela permet de promouvoir plus efficacement le travail et le droit des travailleurs ;
- Mettre à disposition des syndicalistes, des outils en vue de les encourager à mener des actions de sensibilisation à la convention C190, et à la recommandation R206 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT).
2- La mise en place d’un comité secret et sécurisé de gestion des plaintes
Il n’existe pas souvent au sein des entreprises, un service compétent chargé de la gestion des plaintes des travailleurs. En effet, la mise en place d’un tel comité permet de contrôler les comportements et de veiller sur les travailleurs. Elle permet aussi d’analyser la situation de l’entreprise vis-à-vis de cet acte, et d’apprécier l’évolution et l’amélioration des aptitudes des travailleurs.
3- La formation et le suivi des travailleurs
Dans l’objectif de mettre tous les travailleurs au même niveau d’information au sujet de la violence au travail, il est important d’organiser des formations spéciales en la matière. Ces formations doivent être dispensées de façon continue et fondées sur un ensemble de directives générales. Elles doivent prendre en compte les points tels que :
- améliorer l’aptitude à identifier les situations violentes ;
- améliorer la capacité d’analyser, d’affronter, et de gérer les situations ;
- améliorer la qualité des relations entre les travailleurs, et les aptitudes à la communication qui permettent de prévenir des situations violentes ;
- valoriser les comportements qui participent à une bonne ambiance de travail ;
- prévoir une formation à l’autodéfense selon les résultats issus de l’évaluation des risques.
Le personnel d’encadrement doit aussi bénéficier des formations adéquates habilitant à :
- expliquer et répondre aux questions sur la politique de l’organisation en matière de violence ;
- identifier les changements qui interviennent dans les prestations et le comportement des travailleurs pouvant engendrer de la violence au travail ;
- étudier l’environnement de travail, et repérer les conditions de travail nécessitant des améliorations afin de prévenir, diminuer, et éradiquer la violence ;
- assister les travailleurs en situation de convalescence, et leur prodiguer des conseils pour le suivi des formalités administratives ;
- s’assurer de la confidentialité de toute information reçue par rapport aux travailleurs exposés à la violence sur le lieu de travail, en conformité aux législations nationales ;
- assurer la bonne gestion du personnel et des équipes de sorte à favoriser un milieu de travail fondé sur le respect mutuel.
4- Le rôle de l’employeur dans la lutte contre la violence au travail
L’employeur étant le directeur ou le responsable de la structure, il assume le rôle principal. De ce fait, il doit :
- veiller à l’amélioration de l’environnement de travail en privilégiant la sécurité et la santé des travailleurs ;
- en collaboration avec les syndicats, communiquer les informations relatives à la violence au travail à tous les travailleurs et au personnel d’encadrement. Ces informations concernent la nature, les causes, l’ampleur de la violence au travail, ainsi que les recommandations sur les bonnes aptitudes à adopter pour atténuer et éradiquer les problèmes liés à la violence au travail ;
- selon la taille et la nature des activités de la structure, assurer la mise à jour et la diffusion de la documentation relative au système de gestion de la violence au travail.
Comment se défendre d’une violence au travail ?
Dans n’importe quelle circonstance, la confiance en soi est indispensable pour maîtriser et gérer la situation en face. Voici quelques conseils qui vous aideront à vous tirer d’affaire si vous êtes victime d’une violence au travail :
- Oser dire NON à votre imposteur
Se taire et ne pas réagir pendant que vous subissez une violence n’est pas la bonne manière d’agir. Vous devez plutôt apprendre à vous exprimer et à dire NON à votre agresseur.
- Passer l’information autour de vous dans votre service
Vous ne devez éprouver aucun sentiment de peur à parler de votre expérience autour de vous. Lorsque vous vous tournez vers vos collègues ou d’autres personnes, cela vous permet de libérer vos émotions. Par ailleurs, vous bénéficiez de leur soutien, et cela vous permet d’apprendre sur l’existence d’un règlement en la matière au sein de la structure.
- Saisir le syndicat ou le comité compétent
L’existence d’un syndicat ou d’une organisation de gestion des plaintes, vous permet d’effectuer vos déclarations afin que le problème soit analysé et résolu selon les législations en vigueur. Cela vous permet aussi d’être reconnu de façon officielle en tant que victime, et de bénéficier d’une couverture sécuritaire.
Pour conclure
La violence au travail est un phénomène qui se remarque dans la plupart des entreprises. L’identification de ses causes, des facteurs contribuant à son ampleur et de ses manifestations permet d’y apporter des solutions adéquates. À cet effet, des sensibilisations, des formations adéquates à l’endroit des travailleurs et du personnel d’encadrement s’avèrent nécessaires au sein des entreprises. Les directeurs, les syndicalistes, les travailleurs, ainsi que le personnel d’encadrement sont appelés à collaborer pour prendre des directives générales par rapport au sujet.
Si vous souhaitez aller plus loin ou si vous avez besoin d’un accompagnement sur mesure pour affronter ou gérer la violence au travail, je vous invite à prendre un rendez-vous avec moi en cabinet ou en ligne.
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