Syndrome de l'imposteur - Moyens pour s'en sortir

Sentiment d’incompétence au travail / syndrome de l’imposteur : Comment s’en sortir ?

En entreprise, de nombreuses personnes se confrontent à des sentiments d’incompétence et doutent de leurs capacités professionnelles. Loin d’une auto-évaluation occasionnelle de soi, ce sont des pensées qui dominent le quotidien de ces travailleurs qui s’obligent alors à toujours faire plus. S’il vous arrive de croire de temps en temps que vous ne méritez pas votre emploi ou votre rémunération, vous souffrez certainement du syndrome de l’imposteur. Ce phénomène est un frein à votre épanouissement professionnel et personnel. Dans cet article, nous vous montrerons comment il se manifeste et les moyens pour s’en sortir.

Le syndrome de l’imposteur : De quoi s’agit-il ?

Syndrome de l'imposteur - Définition
Syndrome de l’imposteur – Définition

Même si l’on entend couramment parler du syndrome de l’imposteur, il existe plusieurs autres appellations de ce phénomène qui ruine l’estime de soi chez plusieurs individus. Syndrome de l’autodidacte, phénomène de l’imposteur ou encore expérience d’imposture, il s’agit d’un doute qui se caractérise par le reniement de tout exploit personnel.

Les personnes sujettes au phénomène d’imposture bannissent tout le mérite qui revient à leur travail. Il ne s’agit pas d’une volonté de se comporter par modestie, mais d’une réelle conviction d’insuffisance de capacités. Ainsi, pour ces personnes, leur réussite est l’effet d’un coup de chance, d’un hasard ou de tout autre phénomène extérieur ; une chose est sûre, cela ne provient pas de leur compétence. Par exemple, en entreprise, quelqu’un qui est sujet à l’imposture peut, même s’il satisfait un client, continuer à être insatisfait et avoir peur de sa prestation.

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En fait, les personnes qui subissent le syndrome de l’imposteur croient continuellement qu’ils sont des dupeurs. Elles ont l’impression de détenir un mauvais caractère, un côté négatif qui pourrait leur faire perdre leur travail s’il est remarqué. Donc, elles veulent continuer à cacher ce côté sombre en étant davantage rompues à la tâche. Elles travaillent alors encore plus, recherchant la satisfaction de leur entourage et de leur hiérarchie. Mais malheureusement, elles ne sont toujours pas satisfaites. De ce fait, elles ne croient pas qu’elles méritent les reconnaissances et les compliments à leur endroit.

Le syndrome de l’imposteur : Est-ce une maladie ?

En évoquant le terme de syndrome, la tendance porte à l’assimiler à une maladie. D’ailleurs, les psychologues cliniciennes à l’origine du concept pensaient étudier les manifestations d’une pathologie.

En effet, Pauline Rose Clance commence en 1978 à mener une étude sur un sentiment d’insécurité injustifié chez des femmes. En communion avec sa collègue Suzanne A. Imes, elles dérouleront l’étude sur la théorie du syndrome de l’imposteur. Les personnes sujettes de cette étude étaient des femmes universitaires non encore diplômées qui en dépit d’exceller dans le cursus ne croyaient pas en leur capacité à réussir. L’étude concernera également des femmes actives ayant eu des reconnaissances officielles pour leur excellence. Mais pourtant en elles, il n’y avait le moindre sentiment de fierté. Tandis que certaines attribuaient leur réussite à la chance, d’autres croyaient que leur entourage exagérait sur leur résultat.

En poursuivant leur recherche, les deux psychologues se rendront compte plus tard qu’il était peut-être exagéré de parler d’un syndrome dans la mesure où un syndrome, de manière sémantique, donne l’impression d’une maladie qu’il faut guérir à l’instar des pathologies médicales. Clance et Imes expliqueront plus tard qu’il ne s’agit pas vraiment de syndrome à la manière médicale. Elles évoquent plutôt un phénomène que subiraient près de 70% des personnes au moins une fois dans la vie. On peut dire sans aucun doute que le syndrome de l’imposteur ne constitue pas une maladie.

Quelles sont les manifestations du syndrome de l’imposteur ?

Au cours de leurs études, Clance et Imes ont identifié quatre comportements principaux.

1. Travail acharné et rapidité

Bien que ces deux réalités représentent des traits communs à quasiment tous les individus qui font preuve de persévérance, les gens qui souffrent du syndrome de l’imposteur travaillent sans arrêt. Cela ne relève pas forcément de meilleures conditions de travail ou d’une superbe motivation. En fait, une crainte d’être découvert comme dupe ou escroc est à l’origine de ce travail acharné. Ayant la perception de dissimuler des défauts, ces personnes pensent se rattraper ou combler leur lacune avec le travail.

Ainsi, il se crée un effet boule de neige qui part de la crainte d’être découvert à la soif d’approbation des responsables. Dès lors, les personnes qui souffrent du syndrome de l’imposteur multiplient les actions et les initiatives quitte à bénéficier d’une fausse sécurité. Puis c’est un perpétuel recommencement.

2. Le sentiment de porter un masque

Syndrome de l'imposteur - L'impression du masque de couverture
Syndrome de l’imposteur – L’impression du masque de couverture

Un deuxième comportement identifié dans le cas du syndrome de l’imposteur est le sentiment de porter un masque. En outre, le sujet a le sentiment d’occuper une place ou un poste qu’il ne mérite pas. Ce sentiment accentue l’impression d’incompétence. Le sujet ressent alors la nécessité de se dissimuler sous un masque. Pour ce faire, les individus n’extériorisent pas leurs idées et leurs impressions. Dans les travaux de groupes, ils fuient les débats d’idées et ont tendance à soutenir autrui dans leurs idées, même s’ils ne les partagent pas.

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Parfois, s’ils se retrouvent dans l’obligation de parler, ils disent ce que d’après eux, leurs supérieurs s’attendent à ce qu’ils disent. L’imposteur prend donc l’allure d’un charmeur qui dit à son interlocuteur ce qu’il veut entendre. Tout ceci pour ne pas faire remarquer sa vraie personnalité qui est fausse selon lui.

3. La recherche d’approbation et de faveur

Le comportement de l’imposteur fait appel à la perspicacité et à un certain charme pour séduire son entourage. En réalité, l’imposteur aspire à une reconnaissance de ses pairs, surtout celle de ses supérieurs hiérarchiques. Ainsi, il fait tous les efforts possibles pour plaire.

Une fois encore, il s’agit d’un masque dont il cherche à se vêtir pour éviter d’être jugé à sa valeur réelle. Ce troisième comportement de l’imposteur se caractérise également par la quête de marquer le cœur de ses supérieurs, professeurs ou entraîneurs selon la profession. Puis, il aspire à bénéficier du soutien de ces derniers notamment de leurs capacités misant sur elles pour se construire une compétence et une confiance en soi.

4. La forte modestie

Enfin, le quatrième comportement du syndrome de l’autodidacte implique une forte modestie. Dans ce cas, le sujet évite d’afficher une estime de soi pour ne pas créer d’adversité. En ne montrant aucune confiance en soi, il s’attend à ne nourrir aucun défi contre sa personne dans son entourage. Evidemment, en l’absence de défis, personne ne risque de remarquer ses imperfections intellectuelles.

Par ailleurs, on note quelques autres comportements qui caractérisent les personnes qui font l’expérience du phénomène de l’imposture : les pensées négatives et les doutes excessifs par exemple. Le sujet peut ainsi penser que son travail n’est pas assez sérieux ou important pour mériter une rémunération. Parfois, il peut penser qu’il gagne plus qu’il ne travaille, etc.

Quelles sont les personnes susceptibles de faire face au syndrome de l’imposteur dans leur carrière ?

Le syndrome de l’imposteur est un phénomène plus répandu, plus universel qu’on ne pense. En effet, il touche énormément de gens. D’après les résultats des études cliniques de Clance et Imes, jusqu’à 70% des individus dans le monde en font les frais au moins une fois pendant leur vie. De plus, il n’est spécifique à aucune couche de la population.

A l’origine, on avait même cru que c’était un phénomène qui touchait uniquement les femmes. Heureusement, les recherches prouveront que le syndrome de l’imposteur touche tous les sexes. Mieux, il touche aussi bien les élèves, les étudiants que les travailleurs. Le nombre de cas d’impostures en entreprise n’est pas négligeable. A un moment ou à un autre, le doute finit par arriver, se transformant en imposture à force de perdurer.

Peut-on guérir du syndrome de l’autodidacte ?

Bien sûr ! Vous pouvez en finir avec le syndrome de l’autodidacte avec les meilleures astuces ci-après :

Commencez par faire confiance au système de l’entreprise à défaut de vous-même

Avec le syndrome de l’autodidacte, il vous arrivera de croire que vous ne méritez pas votre salaire. Il est aussi possible de croire que le travail n’est pas assez sérieux pour mériter un salaire. S’il vous est difficile de croire en votre activité, faites confiance à ceux qui en sont à l’origine.

En effet, avant même la publication d’un avis de recrutement, un travail sérieux a été réalisé. Les techniciens administratifs ont dû mener une analyse du poste pour évaluer le besoin en personnel à ce niveau. Cela veut donc dire que si le poste existe, c’est qu’il a été techniquement jugé important pour l’entreprise.

De même, qu’il n’échappe nullement à votre esprit que nous vivons à une ère capitaliste. Dans la mesure où vous disposez d’un cahier de charges que vous remplissez, soyez certains que votre travail a un impact positif sur le rendement de l’entreprise.

Sachez reconnaître le syndrome de l’imposteur

Tout comme dans le cas des maux cliniques, le diagnostic est un pas important vers la guérison. Voilà pourquoi il est important que vous puissiez vous rendre compte de ce dont vous souffrez. Si vous vous reconnaissiez dans l’une des manifestations de ce phénomène, il est fort probable que vous en souffrez.

A partir de ce moment, il faudra prendre la décision de guérir. Et justement pour en guérir, vous aurez besoin de faire un effort interne pour ne pas justifier votre état. Il est toujours plus simple d’assumer ce qu’on est. Ce n’est pas une manière de vous inviter à entretenir votre syndrome d’imposteur, mais un moyen de l’éradiquer.

Faites taire la voix intérieure qui opine négativement sans arrêt

Même si vous devriez faire l’objet d’une évaluation, elle ne durera pas une éternité ni toute une journée ou une semaine. Il est normal en effet de se poser des questions et d’arriver à une remise en cause. Cependant, il est anormal de se remettre constamment en cause. Voilà la raison pour laquelle vous ne devez ménager aucun effort pour faire taire cette voix de l’auto-jugement constant en vous.

Pour y arriver, servez-vous de vos réussites. Quand cette voix vous amène vers des défauts, faites-lui barrière en vous appesantissant sur vos réussites. Cela permettra de savoir objectiver et d’aboutir à un dépassement de cette perception erronée de soi.

Croyez à la réalité et non à la chance

Si vous êtes capable de croire en la chance et à d’autres éléments extérieurs, alors vous pouvez croire en vous-même. Les choses qui viennent à vous sont celles que vous suscitez vous-même d’une manière ou d’une autre. Par conséquent, à chaque fois que vous avez l’impression d’avoir eu un coup de chance, sachez que vous l’avez provoqué.

Soyez suffisamment raisonnable. Si la chance vous sourit à tous les coups, alors il ne s’agit plus de chance. Car, dans son essence, la chance est une situation extraordinaire. Accepter qu’elle soit la cause de toutes vos réussites revient à admettre qu’elle se manifeste pour vous constamment. Logiquement, cela ne peut pas être vrai.

Aucune chance ne vous serait profitable sans compétence. Evidemment, parce que la chance se saisit, il faut être préparé pour jouir des occasions qu’elle offre. Si vous avez toujours su profiter de la chance, alors vous êtes forcément compétent. A dire vrai, ce sont vos propres efforts qui vous paraissent comme de la chance. Cette erreur de jugement doit cesser dorénavant.

Utilises un cahier de charges pour dominer le syndrome de l’imposteur

Syndrome de l'imposteur - Reconnaître ses propres mérites
Syndrome de l’imposteur – Reconnaître ses propres mérites

Les personnes sujettes au syndrome de l’imposteur ont tendance à se tuer à la tâche quitte à y trouver une certaine sécurité. Donc, elles vivent souvent des dépressions ou des fatigues. Ce qu’il faut faire est de commencer à trouver satisfaction dans les moindres choses.

En outre, en cas de doute sur votre compétence, rémunération, etc., servez-vous de votre cahier de charges pour vous rendre à l’évidence que vous travaillez normalement. Constatez simplement que vous remplissez chacune de vos attributions en sachant que cela mérite des félicitations.

Vous pouvez aussi vous servir de votre check-list des tâches journalières pour vous rendre à l’évidence de vos exploits. A la fin de la journée, faites le point des activités réalisées et vous pourrez voir que vous travaillez réellement.

Abandonnez votre masque imaginaire

En réalité, il n’y a aucun masque qui puisse couvrir vos lacunes sur une longue période. D’ailleurs, il est quasiment impossible de cacher réellement ce que l’on est ; l’habitude étant une seconde nature. En étant constamment à la tâche, vos comportements transparaissent forcément aux yeux des autres. Oublier votre faux masque vous aidera à sortir du syndrome de l’imposteur.

Cultivez votre estime

L’estime de soi se construit très tôt dans l’enfance et se cultive ensuite personnellement. Si vous n’apprenez pas à reconnaître vos mérites, vous ne pourrez pas être fier des compliments et reconnaissances de votre entourage.

Vous manifestez de l’humilité envers autrui à juste titre. Pourquoi ne pas en faire preuve envers vous-même ? De la même manière que votre humilité ravit votre entourage, l’humilité envers vous-même augmentera votre estime de soi. Loin de vous transformer en narcissique, elle vous permettra de reconnaître que vous fournissez un réel effort, et que la chance n’a vraiment rien à voir avec votre réussite.

Syndrome de l’imposteur : Consultez un spécialiste

Le syndrome de l’imposteur est présent au moins une fois dans la vie d’une personne. S’il est périodique pour certains, d’autres le traînent depuis toujours. A juste titre, les psychologues ont établi plusieurs causes qui permettent de comprendre cela. On note les stéréotypes du genre, les valeurs individualistes de la société, le cercle familial dans lequel on ne félicite pas les enfants, etc. En fonction des causes de votre syndrome, le spécialiste psychologue pourra définir des astuces adéquates.

Vous avez des questions ?

Contactez-moi : lydialecusson@optimrh.fr

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