Vous craignez sans doute d’exprimer votre colère, de peur de créer des conflits au travail. Cependant, lorsque vous êtes capable d’exprimer vos émotions négatives de la bonne façon, c’est l’inverse qui se produit. Apprendre à affirmer ses émotions passe nécessairement par un travail sur soi-même. Ce travail sera d’autant plus utile si vous vous sentez inondé par vos émotions et qu’elles occupent une place trop importante au travail. Cela vous aidera dans votre vie personnelle, sociale et professionnelle à un point que vous n’imaginez même pas.
Dans cet article, je vous partage 4 règles d’or pour mieux affirmer vos émotions au travail. Cela facilitera vos prises de décisions, vous parviendrez à mieux inspirer confiance et à enrichir vos relations. Vous atteindrez ainsi un meilleur équilibre émotionnel.
Sommaire
Conférence : émotions au travail, faut il les exprimer ?
J’ai organisé un live qui aborde le sujet de l’expression des émotions au travail. Vous pouvez dès à présent le visionner sur ma chaîne Youtube. Retrouvez une partie des conseils partagés dans ce live dans la suite de l’article.
Colère, jalousie, conflit, désaccord avec la hiérarchie, … Les tensions et incompréhensions que l’on rencontre au travail peuvent conduire à des situations explosives. Mais comme nous avons peur que nos émotions prennent le pas sur nos comportements et sur nos pensées, nous les réfrénons et ne les exprimons pas. De plus, comme les émotions sont souvent perçues comme des ennemis dans le monde du travail, on nie leur présence. Mais en réalité, c’est totalement contre-productif. L’expression des émotions permet en réalité d’éviter les suppositions et de clarifier vos ressentis. Il est ainsi plus simple d’éviter les incompréhensions et des situations inconfortables pouvant créer des conflits.
Montrer ses émotions au travail : 4 règles à suivre
Apprenez à mieux vivre les sensations fortes
Vous avez peut-être du mal à vous affirmer dans votre travail, car vous êtes plutôt sensible, voire hypersensible. C’est d’ailleurs le cas pour environ 20% des gens. De ce fait, vous n’êtes pas très à l’aise dans les situations sociales. Vous avez tendance à vous comparer aux autres et cela vous amène à douter de vos compétences professionnelles. Cette sensibilité très élevée est la plupart du temps très mal vécue. En effet, la sensibilité est souvent perçue négativement par les autres qui ne la comprennent pas car elle déstabilise. Mais rassurez-vous, ce n’est ni une maladie, ni un handicap, mais une sensibilité qui est le propre de l’être humain.
Il est important pour vous de savoir que le fait d’être hypersensible, n’enlève rien à vos capacités quand il s’agit de se confronter aux autres. Bien au contraire. L’hypersensibilité est juste un tempérament, ce n’est pas un défaut. Il vous faut simplement améliorer le regard que vous avez sur vous-même pour oser faire les choses. Car si vous ne pouvez pas changer votre tempérament, vous pouvez en revanche changer de perception sur vous-même et modifier certains comportements et certaines attitudes.
Pour cela, vous devez déjà prendre conscience de ce qui se passe en vous dans le moment présent. Recentrez-vous pour accueillir vos émotions sans jugement, ni analyse. Soyez à l’écoute de vos besoins et agissez de manière adéquate. Ensuite, même si cela vous fait peur et même si vous tremblez, il faut oser vous confronter régulièrement et progressivement aux situations que vous redoutez. Essayez toujours de réagir avec calme et faites preuve de fermeté autant que vous le pouvez même si vous vous sentez touché. Je sais, ce n’est pas évident. Mais il faut que vous appreniez à accepter les critiques, car on ne peut pas plaire à tout le monde.
Votre hypersensibilité est un atout qui peut vous aider dans le milieu professionnel. Elle est précieuse parce que vous êtes en mesure de ressentir des émotions à un niveau différent. Vous pouvez aussi les transmettre avec plus d’intensité. Il est possible pour vous d’apprivoiser et de transformer votre hypersensibilité en force. Pour cela, apprenez à mieux vous connaître et surtout développez votre confiance et votre estime de soi. Entraînez votre esprit à être bienveillant avec vous-même et devenez votre meilleur ami. Plus vous vous entraînez, plus vous augmentez votre potentiel.
Soyez moins effacé et apprenez à dire NON
Vous avez marre d’être relégué à un rôle secondaire dans votre entreprise. Vous trouvez que vous êtes en deçà de vos capacités et que vous êtes sous-utilisé. Vous avez même surpris une conversation entre 2 de vos collègues qui parlaient de vous en des termes peu flatteurs : « Ce Martin, c’est un vrai béni-oui-oui, on peut tout lui demander ». Vous avez alors compris que s’ils vous jugent ainsi, c’est à cause de votre attitude effacée et votre comportement passif. Et cela vous fait d’autant plus mal.
Vous êtes certainement introverti comme un grand nombre de la population mondiale. L’introversion est un concept psychologique développé par Carl Jung. L’introversion touche des personnes qui tirent leur énergie en se recentrant sur elles-mêmes, plutôt qu’en se plongeant dans l’environnement externe. C’est un trait psychologique inné. Notez que l’introversion n’est pas de la timidité. L’extraversion est un trait qui est très recherché. Pourtant, professionnellement, les personnes introverties peuvent apporter beaucoup plus qu’on ne le croit à leur entreprise.
C’est en montrant aux autres des signes de confiance et d’affirmation de soi que les autres se font l’image qu’ils ont de vous. Au travail, ce ne sont pas les gentils qui sont récompensés. Ce sont ceux capables de s’affirmer et de renvoyer l’image de gens sûrs d’eux auprès des supérieurs. Si vous voulez voir votre carrière évoluer, alors vous devez absolument apprendre à vous affirmer au travail.
Afin de vous défaire progressivement de vos inhibitions, entraînez-vous à vous affirmer davantage. Cessez d’être « trop gentil », soyez vrai. Pour cela, je vous conseille de procéder par petites touches, commencez à changer certaines de vos attitudes. Ensuite, n’hésitez pas à prendre votre place dans les situations au travail. Sachez que les autres ne vont pas regarder le contenu de vos propos, mais plus sur votre façon de communiquer. A savoir aussi, votre regard, vos mimiques, votre posture, votre gestuelle, bref ce que l’on appelle le langage non-verbal constitue la plus grande partie de votre communication. Restez vigilant.
L’affirmation passe aussi par le fait de savoir dire non. Voici mes conseils pour apprendre à dire non :
- Comprenez bien le sens de la demande, et si nécessaire demandez à votre interlocuteur de clarifier, de préciser ou de reformuler.
- Évaluez les risques encourus si vous refusez. Posez-vous les bonnes questions comme : « qu’est-ce que je perds en refusant, qu’est-ce que je gagne ? »
- Formulez clairement le refus sans justification excessive.
- Soyez persistant dans le refus. Pour cela vous avez la possibilité d’utiliser la technique du « disque rayé » qui consiste à répéter la même demande plusieurs fois si vous n’obtenez pas de réponse ou un refus la première fois.
- Proposer un compromis.
Regardez votre interlocuteur en face et soyez plus présent
Votre regard en dit aussi beaucoup sur vous. Gardez toujours un contact visuel avec votre ou votre interlocuteur, sans pour autant le fixer. Regarder au loin ou baisser les yeux de façon répétée peut traduire une peur, une honte, un mensonge ou même un désintérêt total pour votre interlocuteur.
Augmentez votre temps de contact visuel avec vos interlocuteurs, sans fuir en fixant ses chaussures sont autant de petits moyens qui vous donneront plus d’assurance. Vous passerez mieux vos messages. Toutefois, il ne s’agit pas de regarder tout le temps votre interlocuteur. Cela peut mettre mal à l’aise et créer de l’inconfort chez l’autre.
Regardez votre interlocuteur quand vous l’écoutez, cela vous rend plus présent dans l’échange. Regardez surtout votre interlocuteur quand vous voulez souligner un passage plus important dans vos propos. Quand vous passez la parole à quelqu’un d’autre ou quand vous sollicitez un commentaire. Lorsque vous vous adressez à plusieurs personnes, le regard se porte sur une personne puis une autre en balayant ainsi l’ensemble de l’auditoire.
Soyez physiquement présent. Exprimez-vous par le sourire. Ce qui mettra votre interlocuteur en confiance, dans un échange positif et convivial. Au niveau de la gestuelle, une attitude plus ouverte et affirmée pourra se traduire par des gestes tels qu’ouvrir les bras, parler avec les mains, changer de position pour être bien dans l’axe et plutôt en face de votre interlocuteur. Parlez de manière que l’on entende votre voix. Votre volume sonore, votre intonation, votre débit, tout cela compte. Il faut aussi veiller à respecter la bonne distance avec votre interlocuteur.Quand vous prenez la parole en public, lorsque vous parlez en réunion, n’hésitez pas à montrer vos émotions. Pour rendre votre prise de parole plus attrayante, n’hésitez pas à varier le débit, à changer d’intonation et à adapter le volume, selon les propos que vous tenez et les informations sur lesquelles vous souhaitez insister. Essayez également d’avoir une voix souriante et chaleureuse pour communiquer votre sympathie et votre joie.
Faites face au conflit
Il est important de changer de regard sur le conflit. Beaucoup de gens choisissent d’éviter le conflit pour ne pas montrer leurs émotions. Pourtant en étant ouvert au conflit, il est possible d’exprimer et de parler des émotions et des opinions générées par la situation. D’où l’importance de savoir revenir aux faits et d’examiner calmement les sources du désaccord avec l’autre. Mais beaucoup de gens préfèrent ne pas exprimer leurs émotions par peur de désaveu, par peur du conflit et parce qu’ils veulent être aimés.
Attention, il ne faut jamais confondre « désaccord » et « désamour ». Il ne faut pas non plus confondre « désaccord » et « conflit ». La plupart du temps, les gens sont en désaccord, pas en conflit. Face à tout différend, il vaut mieux dire ce que vous pensez, au lieu de fuir. Je me souviens de Sabrina qui était venue à mon cabinet et qui était en pleine dépression. Elle était en conflit avec une collègue qui voulait lui imposer sa façon de travailler. Cela prenait des proportions extraordinaires, car Sabrina avait l’impression que cela avait déteint sur tout le service. Elle pensait que ses collègues lui en voulaient de causer des problèmes. Sabrina se sentait rejetée et me disait en pleurant et en culpabilisant : « J’aurais dû me taire, comme cela tout le monde aurait été content… Personne ne m’aime au travail ». Le fait de garder pour soi ses émotions peut avoir des conséquences graves.
Vous devez dire ce que vous ressentez en exprimant vos émotions. Dans un désaccord, un conflit, évitez de réagir à chaud. Les mots peuvent facilement dépasser vos pensées et ajouter des tensions supplémentaires. Atténuez vos sentiments exacerbés en prenant quelques minutes afin de souffler et reprendre votre calme. Il arrive souvent que le conflit au travail se déclenche parce qu’un ego a été froissé. L’autre critère important pour gérer un conflit au travail est d’éviter l’interprétation. C’est votre façon de voir les choses et aussi votre comportement qui peuvent éventuellement influencer l’attitude et le comportement de l’autre.
Acceptez de vous remettre en cause. Pour prévenir et résoudre certains désaccords et conflits, il vous faudra accepter de pouvoir avoir tort et/ou d’être la cause du conflit. Il faut donc avoir la capacité de se remettre en cause. Parvenir à dépasser le besoin d’avoir raison, constitue un puissant facteur de prévention et de résolution du conflit. Trop de conflits ne sont pas résolus car ils restent bloqués sur le « j’ai raison, tu as tort », sur le « je sais, tu ne sais pas », « ce n’est pas ma faute, c’est la tienne ».
Il n’y pas de conflit sans émotions et donc pas de gestion du conflit sans gestion des émotions. Chacun peut et doit apprendre à réguler ses émotions. Pour cela, écoutez-vous et reconnaissez vos émotions. Prenez-en conscience. En contexte professionnel, l’expression de la tension doit être canalisée, car certains signes, même infimes, peuvent être perçus avec une grande violence. Reportez absolument le moment de la décharge si vous êtes avec des collaborateurs. En effet, une décharge émotionnelle crée ou aggrave les conflits quand elle n’est pas maîtrisée. Ne répondez pas au quart de tour. Mais sachez différer votre réponse. Car la parole est d’argent et le silence est d’or.
Exprimez vos émotions, c’est bon pour votre santé et… votre travail
Lorsqu’on refoule ses émotions, elles s’accumulent. Et une émotion trop longtemps refoulée vous ronge de l’intérieur et finit par faire des dégâts. Tout ce qui ne s’exprime pas, s’imprime. Le fait de ne pas exprimer ses émotions au travail est une des causes de la dépression et du burn-out au travail. Être à l’écoute de ses émotions et les exprimer de façon efficiente au travail est un excellent remède contre le stress. Bien utiliser ses émotions favorise également le bien-être, développe la confiance en soi et fait grandir l’estime de soi.
Alors, exprimez vos émotions au travail ! Cela vous rendra plus sympathique et abordable et vos relations se verront enrichies. En sommes, l’expression des émotions favorise harmonie et échange dans un environnement plus sain.
Exprimez vos émotions au travail ! Cela vous permettra de faire tomber les masques qui empoisonnent votre vie au bureau et suscitent de l’hypocrisie et des rancœurs. Savoir exprimer vos émotions force un certain respect dans le regard des autres, de la bienveillance et contribue à une meilleure ambiance de travail.
Exprimez vos émotions au travail ! Car vos émotions agissent comme une boussole qui indique la bonne direction à prendre. L’expression des émotions se révèle une aide précieuse à la prise de décision en entreprise.
Exprimez vos émotions au travail ! Vous développerez ainsi vos compétences émotionnelles et votre intelligence émotionnelle. Cette intelligence est bonne pour votre carrière, car elle joue un rôle essentiel dans votre évolution professionnelle.